De la méditation du calme à la méditation de la compréhension

Au sein d’une même méditation, plusieurs « types » de méditation peuvent avoir lieu. Nous pouvons nous poser, nous abandonner à la respiration en stabilisant notre attention, par exemple en comptant sa respiration, pour progressivement basculer dans l’observation de ce qui se passe.

Nous passons ainsi d’une attention focalisée à une méditation ouverte de simple observation, qui va générer la compréhension.

Pour engager une transition d’une méditation du calme à une méditation de la compréhension,

prenez un moment pour vous laisser basculer de plus en plus dans une simple observation,

non-réactive,

de ce qui se passe,

maintenant.

Observer et reconnaître

Si vous avez du mal à vous assoir et à être simplement là, vous pouvez reconnaître et observer ce qui est là.

Qu’est-ce qui est là, maintenant ?

Est-ce : l’impatience, l’agitation corporelle ou mentale, l’intérêt ou l’ennui, des petites tensions, une musique qui trotte dans la tête, une anticipation, un évitement (de quoi ?), une envie de réagir (à quoi ?), ou la volonté de s’impliquer (par fuite ?) dans quelque chose, une activité ou une pensée … ?

Reconnaître ce qui réagit ou ce qui veut quelque chose en nous est important. S’identifier à ce qui réagit nous empêche souvent de nous poser et d’écouter plus profondément ce qui est présent. Dans la méditation formelle, la volonté de faire ou de réfléchir pour obtenir quelque chose, nous fait rechercher ce « quelque chose » en nous sortant de la méditation. Si nous nous laissons séduire et entraîner par ces pensées, cela constitue un premier obstacle à un contact direct et à une pure réceptivité du présent. Aussi, nous permettons plutôt à l’impulsivité d’être là, sans y réagir. Nous laissons notre réceptivité se déployer dans l’expérience même, telle qu’elle est.

En se situant dans cet accueil conscient, propriété de la conscience elle-même, nous nous dés-impliquons du fait de penser. Nous reconnaissons le mental comme une activité en nous plutôt que le fondement de ce que nous sommes.

La sagesse et la compréhension

Cette écoute nous fait basculer progressivement vers une méditation de la sagesse. Elle passe par une compréhension profonde et « non-mentale » de l’expérience intérieure qui est en train d’avoir lieu, maintenant. « Non-mentale » signifie que cette compréhension n’est pas issue d’une reconnaissance conceptuelle (étiquetage, catégorisation) ou d’une mise en relation d’une chose à une autre, même si cela peut toujours avoir lieu bien sûr. C’est plutôt un contact direct. L’expérience directe. Avant même toute activité mentale.

Dans cette « compréhension » méditative, nous y trouvons également un autre sens du mot, qui est la capacité de comprendre intimement un ami ou quelqu’un, lorsque nous « faisons preuve de compréhension » ou de sollicitude. Elle est avant tout bienveillance, indulgence. Et lorsque nous sommes pleinement dans cette bienveillance, elle semble en elle-même dénouer le nœud du problème ou sa dureté, qui se nourrit des résistances.

Comme le dit cette image ci-dessous, « comprendre est beaucoup plus profond que la connaissance ».

Méditer, c’est embrasser toute expérience directement.

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