Au seuil de la mort, qu’est-ce qui sera vraiment important pour vous ?

Les réflexions sur la mort ont souvent pour effet de nous révéler ce qui est important dans notre vie, autrement dit nos valeurs ou ce qui a de la valeur à nos yeux et qui a du sens. C’est une réflexion parfois utilisée dans l’ACT (la thérapie d’acceptation et d’engagement) ou les thérapies existentielles avec l’exercice de l’épitaphe par exemple. C’est le prélude à un engagement dans des actions qui ont du sens.

C’est aussi une réflexion bouddhiste, souvent inspirée dans ce cas par le constat de l’impermance de l’existence et l’imprévisibilité de la mort, de sa date ou de ses causes. Elle est utilisée pour donner un sentiment d’urgence à lâcher prise et vivre pleinement en fonction de ce qui est ultimement important pour nous.

Ce chant du célèbre méditant tibétain Shabkar (1781-1851) invite ainsi à se situer au seuil de la mort pour transcender des valeurs exclusivement matérialistes au profit de valeurs plus transcendantes, et à relativiser un mental anxieux qui ne voudrait qu’acquérir et assurer la sécurité matérielle.

 

 » Aurions-nous des provisions pour cent ou mille ans,

Au seuil de la mort, nous devrons tout abandonner.

 

Aurions-nous une garde-robe suffisante pour nous vêtir cent ou mille ans,

Au seuil de la mort, nous serons nus.

 

Posséderions-nous cent ou mille pièces d’or ou d’argent,

Au seuil de la mort, nous aurons les mains vides.

 

Ainsi en est-il ! »

 

Au seuil de la mort de Shabkar, p.63 tome 2

Shabkar, autiobiographie d’un yogi tibétain, traduit par Matthieu Ricard et Carisse Busquet

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