S’intéresser à ce qui est déjà conscient et accueillant plutôt que de s’identifier aux états mentaux et corporels

Tous nos efforts pour pratiquer l’acceptation des états corporels et la prise de recul des états mentaux ont des effets peu durables si nous opérons à partir de ce qui pense, de ce qui juge et catégorise, de ce qui veut et de ce qui réagit à partir de notre mémoire, processus que l’on pourrait appeler rapidement « le mental« . Car c’est le mental qui résiste. C’est lui qui voudrait se débarrasser de ce qui lui crée des émotions désagréables. Tant que nous ne le voyons pas grâce à un certain recul, il n’y a pas de lâcher prise. Tant que nous ne voyons pas que nous ne sommes pas ce mental, cela résiste. « Vouloir » accepter une émotion désagréable est ainsi un contresens. C’est comme un chien qui se mord la queue. Lâcher l’ego ne fonctionne pas à long terme avec notre ego, avec la volonté et la pensée.

Quand le lâcher-prise de ce qui veut et réagit en nous opère, nous pouvons basculer, même brièvement, dans une dimension de nous-mêmes qui est déjà acceptante. La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) appelle cela le « soi observateur » et l’illustre par l’image d’un jeu d’échec où notre centre de perception se déplace des pions impliqués dans la bataille à l’échiquier, qui reste en contact des pions tout en étant impartial. Ce soi observateur est un sentiment de soi qui transcende le soi pensé ou imaginé (soi conceptuel ou ego) tout en restant en contact avec ce qui est présent. Cela rejoint les aspects du « mode être » et de la « pure conscience« .

Comme dans la métaphore du ciel, nous vivons à partir du ciel plutôt que comme des nuages balayés par les vents et les conditions de la météo.

Voici une petite expérience que vous pouvez vivre maintenant

Prenez tout votre temps pour vivre pleinement, complètement, totalement, chaque étape plutôt que de vouloir juste les comprendre intellectuellement.

  1. Décrochez-vous des pensées. Ne vous identifiez pas aux états mentaux et corporels ou n’essayez pas de les accepter ou de les changer. Ne dialoguez pas avec vos pensées, ne vous intéressez pas à elles, considérez-les comme une langue étrangère incompréhensible.
  2. Prenez une grande inspiration énergisante et expirez la tension doucement dans tout le corps et au-delà des limites corporelles habituellement perçues.
  3. Défocalisez votre attention en ouvrant les sens. Ouvrez votre champ de perception visuelle, auditive, corporelle et énergétique de 360°. Laissez le cadre restreint de la perception se détendre dans l’espace.
  4. Intéressez-vous plutôt complètement à ce qui est déjà conscient et accueillant.
  5. Abandonnez-vous y sans réserve, fondez dans sa chaleur accueillante, et agissez à partir de cette présence qui imprègne tout et englobe les pensées et les sensations, sans s’y réduire et s’y identifier à nouveau.

En arrêtant de s’identifier aux états mentaux et corporels et en s’intéressant à la conscience d’accueil, non-identifiée et toujours présente, nous pouvons ressentir et penser à partir de la conscience plutôt que de s’enfermer dans la pensée et l’ego. Tout se fait d’une façon tellement plus simple !

Nous nous ouvrons aux choses telles qu’elles sont à partir d’une vision vivante plus vaste plutôt que de s’enfermer dans une fixation mentale sur la façon dont notre petit moi voudrait qu’elles soient, c’est-à-dire dans une vision partiale et partielle de la Réalité.

Cette conscience d’accueil ne peut être véritablement comprise qu’en la vivant. C’est le but de notre atelier « Reconnaître la Présence naturelle et l’intégrer au quotidien » du 17 et 18 juin 2017.

 

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