Changer les automatismes grâce à la méditation de pleine conscience

La plupart des problèmes psychologiques de mauvaises habitudes et de comportements néfastes résultent de comportements automatisés pendant plusieurs années. Ce sont souvent des comportements compulsifs, automatiques, peu ou pas conscients, que l’on a du mal à contrôler alors qu’on sait qu’ils sont inutiles et néfastes.

L’attention et la conscience sont des variables clés pour changer des automatismes. Or quoi de mieux qu’un entraînement direct de l’attention et de la conscience -qu’est la méditation de pleine conscience- pour améliorer ces aspects de nous-mêmes ? Par sa non-réactivité et son calme facilitant, cet entraînement attentionnel et de conscience permet de regagner plus de distance et de liberté par rapport au renforcement de nos comportements automatisés. C’est tout l’intérêt de retraites de méditation de pleine conscience.

Une étude récente montre que la méditation améliore la capacité à désautomatiser des habitudes. Cela renforce donc le contrôle cognitif.

Maran, T., Woznica, M., Moder, S. et al. Overcoming Automaticity Through Meditation. Mindfulness 12, 2896–2907 (2021). https://doi.org/10.1007/s12671-021-01749-8

Objectifs

La pratique de la méditation est récemment passée à la recherche appliquée pour améliorer les fonctions cognitives. Cependant, il s’agit d’une pratique à multiples facettes, avec une méditation d’attention focalisée reposant sur une focale d’attention précise et une méditation d’observation ouverte reposant sur une conscience ouverte. Cette étude vise à évaluer les effets des altérations différentielles de la cognition à la suite d’un entraînement méditatif distinct et se concentre sur la tendance des pratiquants à être victimes d’automatismes erronés dans leurs réponses face à un conflit cognitif.

Méthodes

Soixante-treize personnes ont été assignées au hasard à l’un des trois groupes d’intervention (méditation d’attention focalisée en interne, méditation d’attention focalisée de l’extérieur, méditation de surveillance ouverte) ou à un groupe de contrôle sur liste d’attente. Les groupes de méditation ont été formés au cours de 4 semaines et huit séances. Les changements dans la propension aux réponses automatiques erronées ont été testés à l’aide de deux tâches de performance cognitive qui induisent l’automaticité apprise ou instruite (paradigme Dot Pattern Expectancy, NEXT-paradigm).

Résultats

Dans l’ensemble, l’entraînement à la méditation a généralement amélioré le dépassement de l’automaticité apprise ( r s = .26–.36, p s = .002–.031) mais pas l’automaticité instruite par rapport à la condition de contrôle. De plus, les données suggèrent que l’observation ouverte a surpassé l’attention focalisée pour surmonter l’automaticité apprise dans une tâche ( r s = .31–.56, p s .001–.009).

Conclusions

Ces résultats fournissent des preuves que la formation à la méditation facilite la capacité des pratiquants à sélectionner le plan d’action le plus approprié contre les habitudes trop automatisées à la lumière des particularités de leur situation actuelle. La méditation d’observation ouverte est une voie particulièrement prometteuse pour réduire sa propension à automatiser des habitudes néfastes.

Schéma du protocole en fonction des types de méditation:

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