Les « ignorants » rejettent ce qu’ils voient, non ce qu’ils pensent ; les sages rejettent ce qu’ils pensent, non ce qu’ils voient.

« Les ignorants rejettent ce qu’ils voient, non ce qu’ils pensent ; les sages rejettent ce qu’ils pensent, non ce qu’ils voient. » HOUANG PO (IXe siècle)

Dans la séance du MBSR de ce matin, nous avons parlé de la différence entre d’un côté l’observation silencieuse ou l’attention non mentale qui caractérise la pleine conscience et de l’autre le mode d’esprit occupé à penser à quelque chose, le mode « penser à ». Souvent, pour ceux qui n’ont jamais médité, la distinction entre l’attention et la pensée ne paraît par évidente car l’attention est souvent dirigée par la pensée / le mental. Ce n’est pas sans conséquences. Ainsi, lors de la 2e séance par exemple, le mental qui dirigeait l’attention pouvait produire de nombreuses anticipations anxieuses et bloquantes par rapport à la respiration, ce qui a disparu en laissant la place à une attention non mentale, curieuse, accueillante.

Nous pouvons ainsi observer nos pensées, sans penser à nos pensées, sans interaction avec ces pensées. Ce recul par rapport à nos pensées est essentiel et il nous fait prendre conscience que nous ne sommes pas réductible à ce qui pense en nous, au mental.

Cette attention non mentale est une expression plus profonde de nous-mêmes que la pensée et issue du fait d’être conscient. Souvent, nous disons « voir » ou « voir clairement », en particulier quand nous prenons conscience de ce qui se passe ou de ce qui est. Cela ne veut pas dire que nous utilisons le sens de la vue, mais que nous utilisons un type d’attention pénétrante ou de vision pénétrante dans les choses telles qu’elles sont.

De cette vision émerge de nouvelles compréhensions. Une compréhension ou une sagesse, issue de la méditation et de cette « vision » claire au contact de la réalité, distincte de la compréhension intellectuelle, de la représentation et de l’imagination.

Cela m’a fait penser à cette citation de Houang Po, maître de méditation Tch’an du 9e siècle. (Entretiens, éd Seuil)

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