Les pensées ne sont pas la réalité… et vous n’êtes pas vos pensées

La plupart du temps, nous (les êtres humains) pensons que nous sommes les pensées (ou le penseur) et que nos pensées sont la réalité.

Nous sautons ainsi une étape cruciale qui est de reconnaître que ces pensées sont d’abord de l’activité mentale. Elles ne sont essentiellement que de l’activité mentale.

Le fait de penser est réel. Mais les contenus de nos pensées ne sont pas la réalité elle-même ou soi-même mais des reflets et des hypothèses sur ce que nous percevons de la réalité ou de soi-même.

Liberté cognitive, comportementale et émotionnelle

La vision claire de la perception brute de la réalité présente, que nous appelons ici « méditation de pleine conscience », nous empêche de trop solidifier notre perception en règles mentales immuables et rigides. La distance par rapport à l’activité mentale née de l’observation intérieure nous empêche de nous enfermer dans le cadre de la pensée. Cela nous apporte en retour une plus grande flexibilité de pensée et d’action, et donc une plus grande liberté.

Elle permet de sortir des émotions liées à des cognitions conscientes ou inconscientes.

Dans le MBSR, nous mettons l’accent sur le fait de pouvoir sortir du cadre de la perception exclusivement mentale, afin de pouvoir sortir de réactions automatiques et d’habitudes psycho-corporelles qui nourrissent inutilement du stress, et d’en créer d’autres plus bénéfiques.

Conséquences sur notre identité

Cela nous prémunit également de nous identifier à une version de nous-mêmes, qui n’est qu’une histoire mentale faite de pensées, d’images et de réactions automatiques. Adieu la lutte fatigante qui s’en suit pour valoriser, améliorer, maintenir cette version ! Adieu la dévalorisation de soi ou à l’inverse la haine de ce qui vient mettre en doute notre version.

Méta-Cognition pragmatique

En outre, l’observation intérieure est une démarche de vérité pragmatique. L’observation nous apporte du recul et nous permet de voir ce qui marche et ce qui ne marche pas dans nos actes, nos gestes mentaux et nos paroles.

Cette distinction entre l’attention consciente et le mental, et plus globalement ce recul par rapport à la pensée, est un enseignement qui se retrouve dans de nombreuses approches psychologiques. Il en est ainsi par exemple dans l’approche cognitive, la psychologie bouddhiste, et la 3e vague des thérapies cognitives et comportementales comme la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT pour Acceptance and Commitment Therapy) ou le MBCT (Mindfulness-Based Cognitive Therapy, adaptation spécifique du MBSR à la prévention des rechutes dépressives).

A pratiquer…

Tous ces mots ci-dessus reflètent des processus psychologiques. Mais lire ne suffit pas à les intégrer à notre façon d’être. Il faut encore les mettre en pratique. S’habituer à se décrocher de la pensée et distinguer l’activité mentale de la simple conscience qui accueille ces phénomènes mentaux fait partie des acquis méditatifs d’une pratique de non-attachement à l’activité mentale.

 

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