Une journée de méditation de pleine conscience réduit l’expression des gènes pro-inflammatoires

Une journée de méditation de pleine conscience modifie l’expression de certains gènes chez des personnes entraînées, selon une étude en épigénétique parue dans Psychoneuroendocrinology de février 2014.

« Les chercheurs ont étudié l’impact d’une journée de méditation de pleine conscience sur l’expression des gènes de cellules sanguines mononucléées. 19 sujets expérimentés ont passé 8 h à méditer en pleine conscience.

En parallèle, 21 personnes qui n’avaient aucune expérience de la méditation ont pratiqué des activités de loisirs calmes dans le même environnement.

Après la journée de méditation, certains gènes impliqués dans l’inflammation, les gènes pro-inflammatoires RIPK2 et COX2, ont vu leur expression diminuer (ce qui implique une moindre fabrication de molécules inflammatoires). D’autres gènes ont été affectés : des gènes codant pour des histones déacétylases (HDAC2, 3 et 9), qui sont des protéines modifiant l’expression des gènes. Au démarrage de l’étude, il n’y avait pas de différences d’expression des gènes testés entre les deux groupes. Ces effets bénéfiques sur les gènes n’ont été observés que chez ceux ayant pratiqué la méditation de pleine conscience. D’autres gènes de modification de l’ADN n’ont subi aucun changement, ce qui suggère que la méditation a affecté de manière spécifique certains gènes.

De plus, la diminution de l’expression de ces gènes était associée à un rétablissement plus rapide du cortisol après un test de stress (le TSST ou « Trier Social Stress Test »). Le cortisol est une hormone qui est sécrétée par les glandes surrénales lorsque l’organisme est soumis à un stress.

D’après Perla Kaliman, auteur de l’article et chercheuse à l’Institut de Recherche Biomédicale de Barcelone, « Le plus intéressant est que les changements ont été observés dans des gènes qui sont les cibles actuelles de médicaments anti-inflammatoires et analgésiques ». »

Source : Marie-Céline Jacquier, http://www.lanutrition.fr/les-news/la-meditation-de-pleine-conscience-agit-sur-l-expression-des-genes.html

 

Résumé de l’article de recherche original en anglais :

Rapid changes in histone deacetylases and inflammatory gene expression in expert meditators
Perla Kaliman, María Jesús Álvarez-López, Marta Cosín-Tomás, Melissa A. Rosenkranz, Antoine Lutz, Richard J. Davidson
Psychoneuroendocrinology , February 2014, Volume 40, Pages 96–107

Background
A growing body of research shows that mindfulness meditation can alter neural, behavioral and biochemical processes. However, the mechanisms responsible for such clinically relevant effects remain elusive.

Methods
Here we explored the impact of a day of intensive practice of mindfulness meditation in experienced subjects (n = 19) on the expression of circadian, chromatin modulatory and inflammatory genes in peripheral blood mononuclear cells (PBMC). In parallel, we analyzed a control group of subjects with no meditation experience who engaged in leisure activities in the same environment (n = 21). PBMC from all participants were obtained before (t1) and after (t2) the intervention (t2 − t1 = 8 h) and gene expression was analyzed using custom pathway focused quantitative-real time PCR assays. Both groups were also presented with the Trier Social Stress Test (TSST).

Results
Core clock gene expression at baseline (t1) was similar between groups and their rhythmicity was not influenced in meditators by the intensive day of practice. Similarly, we found that all the epigenetic regulatory enzymes and inflammatory genes analyzed exhibited similar basal expression levels in the two groups. In contrast, after the brief intervention we detected reduced expression of histone deacetylase genes (HDAC 2, 3 and 9), alterations in global modification of histones (H4ac; H3K4me3) and decreased expression of pro-inflammatory genes (RIPK2 and COX2) in meditators compared with controls. We found that the expression of RIPK2 and HDAC2 genes was associated with a faster cortisol recovery to the TSST in both groups.

Conclusions
The regulation of HDACs and inflammatory pathways may represent some of the mechanisms underlying the therapeutic potential of mindfulness-based interventions. Our findings set the foundation for future studies to further assess meditation strategies for the treatment of chronic inflammatory conditions.

(déjà publié dans lettre d’info de janvier 2014. Merci Christelle pour le lien)

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